Guardiola House

Peter Eisenmann

27/04/2018
16/09/2018

Reconnu internationalement pour son travail d’architecte, de théoricien et d’enseignant, Peter Eisenman s’est imposé dans les années 1980 aux États-Unis comme la figure majeure de la déconstruction en architecture.

« La déconstruction est peut-être une manière de remettre en question le modèle architectural lui-même – ce modèle architectural qui est une question d’ordre général, même au coeur de la philosophie, la métaphore des fondations, des superstructures, ce que Kant appelle « l’architectonique », etc., ainsi, également, que le concept de l’arkhê… et peut-être l’architecture elle-même »
Jacques Derrida

Le parallèle constant qu’il établit avec la philosophie et la linguistique l’invite alors à repenser l’architecture dans son histoire, son fonctionnement et ses limites, et à inventer des configurations qui intensifient l’expérience spatiale et temporelle de l’usager.

La Guardiola House (1986-1988) évoque la trace laissée par la décomposition des mouvements d’une forme glissant le long d’une pente, comme celle d’une vague sur le sable. Conçue pour la baie de Cadix en Espagne, ce projet de maison résulte d’opérations de manipulation (rotation, déplacement, superposition, décalage) d’une figure géométrique de base : le cube.

Dans ce projet, l’architecture ne fait référence qu’à elle-même et au processus qui l’a générée. Elle ne présente plus aucun signe évoquant traditionnellement une maison : la plupart des lieux de vie sont en porte-à-faux au-dessus du vide, des murs opaques entravent les vues sur la mer, des fenêtres dans les planchers contraignent les habitudes des usagers, le sol semble suspendu dans l’air. La complexité spatiale ainsi engendrée crée une désorientation et une perception fragmentée de l’espace qui invite à repenser la relation entre l’habitat et l’habitant.


Informations pratiques

Expositions du 27 avril au 16 septembre 2018

Vernissage jeudi 26 avril à partir de 18h30


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