Michele Saee

Architecte (1956)

Michele Saee appartient à cette génération d'architectes américains engagée dans un mouvement de dissolution formelle de la culture moderniste. Son architecture met en crise les notions classiques de la discipline (plan, surface) et les techniques traditionnelles de construction. Par une architecture de la fracture et du pli, entre répétitivité obsessionnelle du trait et analogie anatomique de la courbe, les projets de Saee empruntent les voies d’un biomorphisme renouvelé pour expérimenter des rapports inédits et inconscients entre le corps, le contexte et l’architecture. Travaillés par le temps, ses projets apparaissent comme instables et en état d’inachèvement, à l’instar d’assemblages de formes flottantes ou d’enveloppes successives d’un corps composite et mouvant. Libérées de toute typologie formelle, ses maisons (Artist Studio, Golzari House, Meivsahna House) se donnent comme de véritables surfaces sculpturales, où matières et lumières interagissent pour créer un espace ouvert au dialogue avec l’habitant : une architecture de la sensation, en dehors de tout ordre architectural et de toute détermination programmatique.

Michele Saee (Téhéran, 1956) est diplômé de l'École d'Architecture de Florence (1981). Après avoir travaillé en Italie pour Superstudio puis aux Etats-Unis pour Morphosis, il ouvre l’agence Building Inc en 1985 à Los Angeles, bientôt suivie de nouveaux bureaux à Paris et Pékin. Enseignant, théoricien et constructeur souvent primé, Saee a bâti aux États-Unis (Trattoria Angeli, Los Angeles, 1987 ; Ecru Store, Los Angeles, 1988…), en Italie (International Centre for Comparative Cultural Studies, Sardaigne, 1999-2003), en France (Drugstore Publicis, Paris, 2003 ; Café Nescafé, Paris, 2002) et plus récemment en Asie. Une monographie lui fut consacrée en 1997 (Michele Saee : Building & Projects). Ses projets sont régulièrement exposés (ArchiLab, 1999, Biennale de Venise, 2002 et 2004 ; Biennale de Pékin, 2004).

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