Reconnu aujourd’hui par les jeunes générations, Claude Parent fut longtemps oublié, marginalisé dans une utopie qui fascine encore hors de nos frontières, en Amérique comme en Asie. “Utopiste du territoire”, comme le qualifiait récemment Paul Virilio, son complice dans l’aventure de la “Fonction oblique”, Claude Parent est l’un des héros de la modernité.
L’expérimentation est son champ d’investigation
permanent. On lui doit deux des icônes de l’architecture contemporaine :
la Maison de l’Iran à la Cité universitaire de Paris 5avec Heydar
Ghiaï, Mohsen Foroughi, architectes et André Bloc, plasticien conseil)
et l’église Sainte-Bernadette du Banlay à Nevers. Auteur également de «
maisons cultes » comme la Maison Drusch à Versailles (le célèbre cube
renversé), ou la Maison Bloc à Antibes, Claude Parent a travaillé en
série sur deux programmes qui manient la grande échelle : les centres
commerciaux et les centrales nucléaires. Pour EDF, il deviendra en
quelque sorte le directeur artistique du programme “architecture du
nucléaire” et dessinera personnellement deux “Maisons de l’atome” sur
les sites de Cattenom et de Chooz.Parallèlement à l’œuvre construite se
développe l’œuvre graphique. L’exposition exploite la mine d’archives,
notamment maquettes et dessins, conservées par le FRAC Centre (à
l’initiative de Marie Ange Brayer et Frédéric Migayrou – ce dernier
étant commissaire de l’exposition, aux côtés de Francis Rambert,
directeur de l’Ifa) et l’Institut français d’architecture.
L’exposition
s’attache aussi à mettre à jour les influences affichées ou non des
idées de Parent dans le travail d’autres architectes, dont Rem Koolhaas,
Snohetta ou Zaha Hadid…
Le parcours de Claude Parent est jalonné de
rencontres décisives avec des personnalités comme Ionel Schein, André
Bloc, Paul Virilio, mais aussi des artistes comme Nicolas Schöffer, Jean
Tinguely, Yves Klein. Autant de « périodes » de son œuvre ou de
collaborations ponctuelles qui font de cet architecte une figure
complexe dont le visiteur de l’exposition découvrira toutes les
facettes.
Exposition produite par la Cité de l’architecture et du
patrimoine/Institut français d’architecture, avec le concours du FRAC
Centre et du Centre Pompidou, grâce au mécénat de la Fondation EDF
Diversiterre et au soutien de LVMH / Moët Hennessy . Louis Vuitton,
ainsi qu’avec le concours des sociétés Alcan composites (Dibond®),
Plexiglas® et ThyssenKrupp Cadillac Plastic, iGuzzini, Lafarge et
Tollens
Commissariat : Frédéric Migayrou et Francis Rambert
Scénographie : Jean Nouvel