Commissaire du Pavillon français de la Ve Mostra d’architecture de Venise de 1996, Frédéric Migayrou choisit de présenter un ensemble d’architectes sur la thématique commune du « monolithe fracturé », autour des deux figures tutélaires d’André Bloc et de Claude Parent. A travers ce concept transversal, Frédéric Migayrou cherche à définir la spécificité de l’architecture française d’après-guerre et révèle une ligne généalogique fondée sur l’expérimentation d’un rapport critique à l’espace, en rupture avec le principe d’unité de la forme. La Maison Drusch de Claude Parent, « qui érige la fracture dans le volume, monolithe basculant le volume fracturé d’un parallélépipède », est exemplaire de cette nouvelle approche de l’architecture ; aussi Frédéric Migayrou confie-t-il à l’architecte la scénographie extérieure du pavillon français – Odile Decq et Benoît Cornette se chargeront de l’aménagement des espaces intérieurs. La maquette et les dessins de Claude Parent révèlent ainsi la transformation du bâtiment néo-classique, recouvert pour l’occasion de deux blocs massifs comme scindés par une gigantesque ligne de faille.