Marin Kasimir

Artiste (1957)

Le travail de Marin Kasimir intègre dans une même œuvre plusieurs champs disciplinaires : photographie, sculpture, architecture, urbanisme et théâtre.  Il nous invite à un parcours physique et intellectuel où les jeux de distorsion de l’espace et de mise en abyme n’ont de cesse susciter chez le visiteur une attention accrue sur le lieu environnant et sur sa propre perception. Qu’il s’agisse de ses premiers travaux sur l’anamorphose, de la construction de « systèmes présentoirs d’images » (Ovalon, 1988 ; Ambigu Comique, 1990), des installations de « bancs » ou de « toits », d'œuvres installées dans l'espace public (Place des miroirs, Issoudun, 1994 ; Identités, Université de Bordeaux, 1997), l’intention vise toujours à multiplier les points de vue et à cristalliser l’ambiguïté de la perception. Depuis 1988, il utilise l'image panoramique de grandes dimensions qu'il intègre à des dispositifs spatiaux intérieurs ou spécifiquement conçus pour l'extérieur : place Fontainas à Bruxelles (Bruxelles défile en ville, 2009), Frieze of Frozen Freaks à l'Université de Liège (2008), Pixels-Piscines (mosaïque pour la piscine de Bègles, 2006), Dimensions à Bruxelles (Communauté française de Belgique, 2005), Puzzle impossible à Rennes (2004), Interurbain à la station Ceria à Bruxelles (2003). L'artiste utilise une caméra panoramique, un appareil rotatif qui, en tournant, expose le film sur toute la longueur déroulée, la caméra pouvant effectuer dix tours complets de 360°, soit 3600°. Le temps d’exposition pouvant aller jusqu'à 20 minutes rend possibles de véritables conditions de tournage et restitue des moments différents d’une même scène. L'artiste combine ensuite des images prises dans différents lieux, confrontant ainsi diverses situations urbaines. Par la réflexion qu'il mène sur le médium – le panoramique dont il repense les modalités techniques, esthétiques et philosophiques –, sur le site, le parcours du corps dans l'œuvre, Marin Kasimir échafaude des « théâtres du quotidien », des mises en scène ouvrant le regard sur notre réalité urbaine.

Marin Kasimir vit et travaille à Bruxelles et Paris. Il étudie à l’Akademie de Munich avant de venir s’installer à Bruxelles. Il fut résident en 1991 pendant six mois à l’atelier Calder à Saché près de Tours. Il a répondu à de très nombreuses commandes publiques, en France et en Belgique essentiellement. L'artiste a reçu le Prix de la jeune peinture belge en 1985 et le Prix de la photographie de la Ville de Paris en 1995.

Nadine Labedade

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