Chanéac

Cellules parasites, 1968

Dans le cadre de ses recherches sur les cellules polyvalentes en matière plastique, Chanéac met au point dès 1963 les cellules parasites. Développées comme espace d’appoint temporaire, « les cellules parasites sont des éléments volumétriques habitables produits en masse par l’industrie ou construits spontanément par les individus. Elles peuvent s’implanter en quelques heures sur les terrasses des habitations pour créer des volumes habitables complémentaires » (Chanéac). En 1968, la cellule parasite réapparaît dans le manifeste L’Architecture Insurrectionnelle. Fabriquée « clandestinement », elle matérialise le rêve des habitants qui peuvent moduler leurs appartements en fixant ces « cellules ventouses » directement sur les façades ou sur les terrasses, recréant l’univers poétique des greniers pour le plus grand plaisir des enfants. Objet critique, cette « cellule pirate » révèle la banalité de l’architecture environnante. Elle est un « acte d’anarcho-architecturalisme » qui dénonce la rigidité visuelle du paysage urbain et contribue à la modularité, à l’évolutivité et à la réappropriation du cadre de vie : « Les grandes ‘barres’ et les ‘tours’ des ensembles d’habitation pourront servir de pylônes de supports aux structures organiques de demain. Ce béton n’aura pas été coulé en vain ». En 1971, Marcel Lachat accrochera une « bulle-pirate », réalisée à partir d’un ballon-sonde selon les conseils de Pascal Häusermann, sur la façade d'un HLM à Genève. Chanéac commentera : « La bulle se projetait agressivement sur la façade, créant bien le choc visuel recherché ».

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