Commande du Frac Centre, META-Folly for the Metropolitan Landscape revisite la « folie » architecturale sous les traits d’un organisme synthétique. META-Folly appelle à une cyber-artificialité digitale, capable de se substituer à la nature en tant que réference pour le développement de nouveaux codes architecturaux. Offrant refuge et consolation à la foule grandissante des urbains du monde post-écologique, META-folly renonce à la quête d’une Arcadie verte et préfère en proposer une version modeste et « bricolée ». Le projet ouvre la voie à de nouvelles convergences entre cybernétique et psychologie environnementale, entre le design computationnel et le paramétricisme, l’artisanat digital et le design interactif (« Do It Yourself »), entre une pensée écologique radicale et un activisme matériel. Si le résultat peut évoquer un improbable assemblage de « rebuts urbains » (plastique recyclé, câbles électriques, kits sonores ou tiges d'acier), à travers lui se fait jour un nouvel environnement esthétique, spatial et matériel, une nouvelle forme de vie technicisée. Un champ de sensibilité digitalement matérialisé est activé et se propage à travers 300 piezo-buzzer variant analogiquement selon 4 tonalités différentes. Programmés pour opérer comme un essaim de criquets, ils réagissent à la vitesse et aux mouvements des visiteurs environnants, générant des ondulations de son qui rebondissent jusqu'à un état de dissolution, de synchronisation ou de totale interférence. La géométrie complexe de cette folie favorise l’émergence de niches sonores, que seule l’oreille humaine pourra décoder à l'intérieur.

Aurélien Vernant

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