Betty Bui

Fenêtre sur Cour, 1993

Le volume cylindrique percé d’une multitude de « fenêtres » s’apparente dans ce projet à une maquette d’architecture, une architecture improbable, presque absurde. « Fenêtre sur cour constitue une mise en volume de deux plans représentant des fenêtres, l’un concave, l’autre convexe. C’est dans l’épaisseur de cette sculpture que les interplans successifs se rejoignent pour donner l’illusion d’une accélération perspective » explique l'artiste. Haute de 58 centimètres, en bois, cette œuvre étrange semble résulter du croisement de plusieurs objets de tailles et de fonctions variées (heaume, parapet, immeuble…). Entre sculpture, design et architecture, elle interroge ce regard protégé du voyeur dans son heaume ou dans son appartement (Fenêtre sur cour évoque bien sûr le film de Hitchcock dans lequel James Stewart observe ses voisins derrière ses fenêtres), mais aussi le regard orienté, cadré par des objets (heaume, fenêtres, parapet). Les petites fenêtres creusées dans le bois ne proposent cependant aucun « bon » angle de vue ; elles maintiennent l’ambiguïté entre espace intérieur et place publique et laissent donc penser qu’il s’agit d’un objet plus mental que fonctionnel.

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