Ugo La Pietra

Nodo urbano, 1965

Reprenant l’idée de synesthésie entre les arts déjà explorée dans la Maison pour un sculpteur, les « Nœuds urbains » (1962-1966) constituent les prémisses d’une série de dispositifs pour l’insertion de sculptures dans la ville parmi lesquels figurent la Colonne sans fin de Brancusi, Natura de Lucio Fontana et les projets inspirés des sculpteurs Azuma, Marchese et Benevelli. Les différents dessins de la série montrent des structures aux formes élémentaires ou plus complexes, émergeant d’un tissu urbain sans qualité, dégradé ou chaotique. Imposantes et spectaculaires, tournées vers un environnement monotone qu’elles contredisent par leurs formes sculpturales, ces structures perturbent et gomment les repères architecturaux traditionnels : façade, étages, avant/arrière, etc. En témoigne un groupe des trois structures coniques ou encore une forme hémisphérique tronquée de laquelle semblent s’étirer des galeries souterraines. En rupture avec le processus de planification formelle systématique, ces nœuds, en tant que moments et espaces de rupture, tendent à re-sémantiser la ville, comme l’explique La Pietra, et favorisent un nouveau regard sur la structure des lieux où l’on vit, sur les relations profondes qui se tissent entre l’individu et son environnement.

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