Bertrand Lamarche

Réplique, 2008

Bertrand Lamarche entend créer des « territoires d'ambiance », notamment à travers ses machines à brouillard ou à tornade (vortex). Avec Réplique, installation constituée d’un projecteur de lumière et d’un réflecteur, l’artiste propose un générateur de formes organiques projetées sur un panneau qui réfléchit les effets de lumière obtenus sur un mur. Dans une salle obscure, un faisceau lumineux vient frapper un cadre composé de papier-miroir que pressent deux stylets rotatifs, projetant sur la paroi opposée les lents mouvements des reflets du miroir déformé. Simulacre sans trucage, ce déploiement de formes, que l'artiste qualifie d'hypnotique, joue de notre faculté à identifier des formes (volutes de fumée, insectes ou autre) et suscite une vision entropique du réel. Évoquant quelque créature en voie de mutation, l’image spectrale transforme le dispositif en une machinerie fantasmagorique et génère un trouble chez le spectateur. En questionnant la morphogenèse à travers une expérience cinétique, ce projet évoque aussi les systèmes formels évolutifs rendus possibles aujourd’hui par les logiciels auxquels recourent les architectes. Le dispositif de l'installation, avec un bras mécanique animé de plus de 60 cm de diamètre, revendique la présence de la machine et de sa capacité à produire des phénomènes. Lamarche fabrique ainsi des dispositifs qui vont générer des processus, se réclamant des inventions de Locus Solus de Raymond Roussel.

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