Madelon Vriesendorp

Flagrant délit, 1975

Flagrant délit, dessiné en 1975 par Madelon Vriesendorp, et dont une autre version, exécutée en 1978 constituera la couverture du manifeste rétroactif New York Délire, emprunte à l'héritage surréaliste son imaginaire onirique, mais aussi au pop art, qui consomme la perte de l'objet originel. Dans cette scène nocturne, deux gratte-ciel sont surpris dans un lit. L'œuvre est une anamnèse de l'architecture, qui procède par conglomérats de mémoires locales et disjonctives, écho aux « blocs » qui, agglutinés, forment l'archipel urbain. L'iconographie de Flagrant délit souscrit aux mécanismes freudiens du rêve qui opèrent par déplacement et condensation. Flagrant délit est avant tout la transcription du « manhattanisme », de la « culture de la congestion » que décrit Rem Koolhaas, où les récits fantastiques cohabitent avec des fragments de réalité, où le corps est un corps mutant et symbiotique, où la ville délivre son inconscient machinique et où les gratte-ciel sont autant de « machines désirantes ».

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