Shoei Yoh

6 cubes in Light House, Minamata, Kunamoto, 1992-1994

En 1980, Shoei Yoh entame sur l’île de Kyushu une série de maisons marquées par des volumes aux multiples incisions, générant des dispositifs spatiaux orchestrés par l’incidence des rayons lumineux : la lumière crée des espaces avant tout immatériels. L’espace habitable se fait microcosme, réceptacle du ciel et de ses variations. Construite à partir de 1993, cette maison combine, en une suite logique et continue, six cubes d’échelles différentes de 2, 3, 4, 5, 6 et 7 mètres de côté s’enroulant les uns dans les autres en spirale, le plus petit au centre – en réalité un vide déduit de l’agencement orthogonal de quatre autres cubes, équivalent à environ deux tatamis. Cette progression favorise ainsi la perception d’une expansion quasi cosmologique de l’espace. Sensible aux changements du temps, aux saisons, la maison aspire, non pas à l’expression physique du bâtiment, mais à son « impermanence ». Elle se fait métaphore de l’éphémère, non pas parce qu’elle est vouée à une durée limitée, mais parce que son image varie sans cesse.

Nadine Labedade

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