L’objectif de la Haus Zirl (« Maison Zirl ») était d’offrir à ses résidents une structure spatiale qu’ils puissent occuper et ajuster en fonction de leurs propres besoins. Le résultat est, comme le note Andreas Ruby, « un corps de construction qui explose dans toutes les directions et qui se retranche en lui-même » et donne l’impression d’être la transcription directe d’une création automatiste – alors qu’il résulte d’un complexe processus de conception. Dans un premier temps, the next ENTERprise a développé un « champ de données spatial » abstrait, dégagé de toute inscription temporelle et spatiale, mais travaillé de manière très plastique et aléatoire, comme l’avait été l’Open House de Coop Himmeb(l)au. Leurs premières maquettes fonctionnent comme une « machine émergente », provoquant le hasard, l’imprévisible et composée de fragments de prototypes, de règles de construction. De cette « version pré-digitale de l’architecture générative » (Angelika Fitz), ils tirent des dessins, plus évocateurs que descriptifs, dont émergent des propositions spatiales précises. Confiées à diverses personnes, dont les propriétaires de la maison, ces propositions ont suscité des réactions et fait naître de nouvelles propositions. Confrontés dans une dernière étape aux données concrètes du site, ces éléments ont permis de façonner le projet architectural, dont la richesse est à la mesure de sa longue gestation. La maison est dotée d’espaces clairement différenciés qui offrent un large potentiel d’utilisations, à même de nourrir l’imaginaire du « découvreur/résident ». Ouverte à de constantes transformations, la Haus Zirl s’adapte aux changements qui marqueront la vie de ses habitants.
