Achevé en 1997 sur une île artificielle à environ 80 km au sud-ouest de Rotterdam, le pavillon de l’eau salée ne se réduit pas à un simple espace d’exposition. Géométrie, architecture et installation interactive y fusionnent en une structure unique dont l’animation dépend de l’action des visiteurs. Sa forme sculpturale oblongue de 42 mètres, massive, aveugle et sombre, qui surplombe de douze mètres le niveau de la mer, ouvre pourtant à l’intérieur sur un univers lumineux et sonore interactif qui propose tant des expériences physiques immersives que des images virtuelles de mondes liés à l’eau. Sorte de coquillage à huit faces dont la forme continue évoque celle d’un mollusque bivalve, ce volume émane d’une procédure de variations à partir de lignes iso-paramétriques soumises à des opérations d’étirement, de torsion, de changement d’échelle, de morphing, de polissage, etc. Prônant la fluidité, tant dans le processus de conception que dans le bâti, Oosterhuis développe la notion d’architecture « e-motive » où, en temps réel, la configuration des structures et leur perception par l’usager sont sans cesse stimulées à la fois réellement et virtuellement.
Nadine Labedade
