Enric Miralles

Swatch Car Show Room, Barcelona, 1992

Cette étude pour un magasin d’exposition de Swatch (ancêtre de la Smart) à Barcelone, interroge le processus de formation de cette voiture, envisagée comme une image mouvante du dynamisme urbain. L’architecte accorde une grande importance à l’idée de « déformation » comme génératrice de formes et se réfère à la théorie développée en 1917 par le biologiste et mathématicien D'Arcy Thompson dans son ouvrage mythique On Growth and Form. La silhouette de la Swatch, véhicule typiquement citadin, évoque de jeunes animaux aux corps en devenir : certaines parties, comme le capot et le coffre, s'atrophient ou disparaissent, tandis que d'autres, comme l'habitacle, les roues et les phares, semblent nettement surdimensionnés. Le projet architectural développe ce principe : l'espace d'exposition et de vente figure un embryon humain, relié au parking par un auvent ombilical. À l’intérieur, une enveloppe organique s'enroule autour des voitures et nous projette dans un espace infini, à l’instar des bandes de Mœbius ou des projets de l’architecte expressionniste Frederick Kiesler. Des miroirs déformants captent et distendent les carrosseries. La trame irrégulière des poteaux, associée à un système d'éclairage naturel zénithal, n’est plus perçue comme une structure porteuse mais s’affirme comme une gigantesque matrice. Le rendu du projet témoigne également de cette recherche sur la transformation continue, grâce à l’association du morphing et du collage, reliant des éléments hétérogènes pour composer un nouveau tout.

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