Didier Marcel

Sans titre, 1997

Didier Marcel travaille les procédures et dispositifs d’exposition de l’appareil muséographique (vitrines, socles, etc). Les nombreuses « vitrines » à moitié vides qu'il réalise à la fin des années 1990, prolongent ainsi une réflexion sur les biens de consommation, considérant par là-même la sculpture comme un art de la vitrine et du produit commercial. Cette œuvre, qui inclut son propre dispositif de présentation, transforme la vitrine en espace de représentation abritant lui-même une multitude de petits objets s'apparentant à une collection précieuse. Ceux-ci ne sont pourtant que des petits volumes géométriques ouverts sur deux faces, très légers, qui composent un univers sans dimension que Didier Marcel compare à un microcosme. Ces éléments ambivalents évoquent tout autant des sculptures minimales, pures, objectives et blanches que des « bibelots » soigneusement rangés par un collectionneur ou encore des petites maquettes d'étude. Le rapport d'échelle qui s'instaure entre contenant et contenu, entre objets et socle – et que l'on retrouve de manière récurrente dans le travail de l'artiste – peut en outre renvoyer la vitrine à l'image archétypale d'un immeuble de verre moderne. Ici encore, Didier Marcel instaure un trouble entre modèle réduit et réalité.

Nadine Labedade

partager sur ou