Dans ce projet conçu dans le cadre du concours pour la nouvelle implantation du FRAC Centre à Orléans, KOL/MAC propose, à l’entrée du site, une architecture expérimentale, à l’image de la collection du FRAC : un bâtiment à la géométrie complexe issu des développements numériques les plus récents et mettant en œuvre un cheminement continu. Cette architecture qui se veut aérienne, en lévitation, aurait été réalisée en béton projeté, technique utilisée dans les « architectures sculptures » des années 1960-1970 et permettant de créer des formes organiques sans coffrage. En front de boulevard, ce bâtiment à la forme sinueuse fait ainsi la jonction entre les ailes latérales, se soulevant à 3,50 mètres du sol. Le parcours des visiteurs est le moteur essentiel de son organisation spatiale où s’estompe la notion d’étage. Le projet propose un seul niveau de visite, l’ensemble des expositions pouvant être découvert sans emprunter un seul escalier. Le sentiment de spatialité s’exacerbe, l’oblique domine, l’accrochage des œuvres se fond dans le cheminement. Ce « continuum dynamique » des espaces intérieurs se substitue ainsi au découpage habituel des fonctions programmatiques, préférant la notion d’espace « connectif » à celle d’espace neutre. Sorte d’amphithéâtre minéral, la cour est transfigurée en espace scénographique ou paysager, propice à des usages proches de ceux d’un espace public. Depuis la passerelle-galerie qui la traverse, des projections peuvent être faites sur la façade du bâtiment central. L’intervention de l’artiste associé à l’agence, Philippe Ramette, joue sur la notion de gravité, d’inversion de la pesanteur, à travers des éléments de mobilier (chaise, lampadaire), tantôt inversés, tantôt disséminés sur les plans inclinés de la cour et fonctionnant la nuit comme signalétique lumineuse.
