Professeur de philosophie, poète et romancier, Ignacio Gómez de Liaño coordonne le Séminaire de Génération de formes plastiques du Centre de Calcul de l’Université de Madrid entre 1970 et 1971.
Dans les années 1960, la poésie expérimentale espagnole reprend l’héritage du Créationnisme et de l’Ultraïsme, mouvements espagnols brisés 25 ans plus tôt par l’exil des artistes et intellectuels.
Tandis que la poésie d’avant-garde déconstruisait la structure de la phrase pour rendre sa liberté au mot, la poésie expérimentale d’Ignacio Gómez de Liaño défend une plasticité du signe lui-même, approfondissant ainsi les explorations réalisées au sein du Centre de Calcul autour des théories de la communication.
Selon le poète, l’utilisation de l’ordinateur comporte une charge poétique, par le lien qu’il établit entre le monde réel et le monde virtuel. Le réel et ses mesures doivent subir un transcodage, c’est-à-dire être traduit dans un langage qui le rendra lisible par l’ordinateur. Mais dès lors, si le monde peut être lu selon ce langage, il peut également être réécrit. Dans La Rétine de Madrid, des fragments de la ville sont insérés dans un tissu sophistiqué, qui se transforme à l’occasion de l’exposition en un nouvel espace à parcourir poétiquement.
