Ana Peñalba

Drapeaux de la première édition de la Biennale d'Architecture d'Orléans, 2017

« Invitée en 2016 à collaborer avec l’organisme artistique RAIR (Recycled Artist Residency Program), je me suis vue octroyer le droit d’utiliser, pendant une durée de deux mois, l’ensemble des sources et installations du Centre de recyclage des déchets de construction de la société Revolution Recovery, situé dans le nord-est de Philadelphie. De cette collaboration est née une recherche visant à découvrir de nouvelles formes d’architecture qui permettraient d’accueillir les opportunités d’une société fonctionnant à la manière d’un être collectif. Ma contribution à la Biennale d’Architecture d’Orléans, « Marcher dans le rêve d’un autre », s’inscrit dans la continuité de cette recherche, et entend exprimer mes inquiétudes quant à la révision impérative de nos protocoles architecturaux actuels qu’exige l’incorporation de biens de consommation réutilisés et rénovés (en un mot, de déchets) dans la construction architecturale.

En ayant recours dans mon travail à des matériaux recyclés, j’affirme qu’il est nécessaire d’inclure des structures de design participatives dans la manière dont nous faisons de l’architecture – après tout, les déchets ne sont-ils pas une forme de performance de design collective involontaire ? Poussant à l’extrême l’utilisation des seules ressources disponibles, je m’intéresse à la possibilité d’un nouveau processus de réflexion qui aspirerait à composer avec les circonstances existantes (les chances actuelles), plutôt qu’à envisager des scénarios non accessibles (le plan rêvé). Les constructions par ailleurs, du fait de leur caractère éphémère, explorent les schémas structurels en lien avec l’état d’impermanence établi par les protocoles subsistant encore à l’heure actuelle.

Cette Biennale m’a permis de comprendre les déchets également en tant que vestiges de tous les rêves nés de notre contemporanéité socio politique. Je vous invite alors à vous interroger sur les nouveaux codes architecturaux dont nous avons besoin afin de renforcer et d’équilibrer le rapport entre qui nous sommes et ce dont nous rêvons. »

Ana Peñalba

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