Casey Reas

Artiste (1972)

Depuis 1998, l’artiste génératif Casey Reas développe une pratique fondée sur le code informatique, qui reste depuis lors son seul medium. Dans la lignée de l’art conceptuel, l’acte de création se situe chez Raes au niveau des protocoles développés, basés sur l’emploi d’algorithmes. Les processus de génération de formes obtenus à partir de ce substrat générique qu’est le code sont, chez Reas, caractérisées par un minimalisme qui n’est pas sans rappeler les travaux de certains pionniers de l’art algorthmique, tel Roman Verostko. Durant la première décennie, son travail est marqué par l’intérêt porté aux formes de vie et d’intelligence artificielles et à l’analyse des comportements des systèmes naturels, à l’image de la série Tissue (2002) qui simule des mécanismes neuraux. Reas explore tout particulièrement le phénomène d’émergence et développe pour ce faire son propre langage de programmation Processing (2001, avec Ben Fry, MIT). Ce programme, initialement conçu comme un outil pédagogique à l’adresse des artistes visuels, est fondé sur le principe de l’open source. Constamment enrichi par une communauté d’utilisateurs, son usage s’étend rapidement à nombre de domaines, dont l’architecture. Pour sa part, Reas l’emploie pour générer les Process (2004-2010), une série de procédures temporelles fondées sur l’interaction d’agents simples dans un environnement précis, défini par des modes de visualisation spécifiques. Il décline ces processus sous différentes formes : outre le programme, qui acquiert le statut d’œuvre, il présente des installations (TI, a.k.a. Process 10 [Installation 1], 2004), des bas-reliefs et des tirages, autant de formalisations qui amenuisent la limite entre le digital et le matériel. Reas se veut aujourd’hui directement inspiré par l’abstraction formelle et l’histoire de l’art du XXe siècle, dont il « rejoue » digitalement certaines œuvres majeures comme dans Network C (2012).  Installations dans l’espace public (Chronograph, 2011), performances et expositions (V&A Museum, MoMA PS1, Musée d’art moderne de Shanghai), ont contribué à faire connaître le travail de l’artiste, qui a été largement primé (Prix Golden Nica, Ars Electronica, 2005).

Emmanuelle Chiappone-Piriou

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