Koen Theys

Artiste (1963)

Koen Theys s'est consacré au début de sa pratique à la réalisation de films vidéo (Crime 01, 1983 ; Sleepless Night, 1983 ; Chant de mon pays, 1984-89), avant de se tourner vers la photographie, le collage et la sculpture. Les connexions qu'il a pu établir entre ces domaines sont nombreuses. Koen Theys élabore, quel que soit le médium, un travail extrêmement méticuleux de montage d'images réalisées par lui ou déjà existantes, qu'il met des mois, voire des années, à collecter. Dans ses premières œuvres, Perspective (1988), Passage (1989) ou Balcon (1989), il est avant tout question de décor. La porte et la fenêtre resteront par la suite un thème récurrent dans sa production : Window behind Glass, 1990 ; Both sides of my door, 1990. En 1995, ironisant sur le paysage urbain, il présentait une pièce où une accumulation de fragments photographiques de personnages reprenait l'apparence formelle d'un Château. Cet effet d'une foule énorme, travaillée de façon à s'adapter à la perspective d'un espace, avait déjà été développée dans la série Compositions with Crowd en 1991. La foule architecturée et « mise en boîtes » dessinait un espace vertigineux où l'individu disparaissait pour devenir simple motif. Aujourd'hui, ses montages photographiques, réalisés à l'aide des technologies numériques, explorent toujours l'idée de prolifération (The Academy, 2001 ; What's the point ?, 2007). L'œuvre de Theys est traversée de références plus ou moins explicites à des œuvres, à des artistes ou à des théories de l'histoire de l'art (Duchamp, Kosuth, Guy Debord, la peinture des vanités du XVIIème siècle...). Par la confrontation qu'il crée (textes théoriques, images glanées sur internet), il cherche à mettre à jour « des conflits qui traversent l’art et la culture d’aujourd’hui ». L'absurde y côtoie souvent la vanité, le menaçant y frôle le poétique (Last man walking, 2007 ; The vanitas record, 2005 ; The dynamite show, 2004).

Artiste belge, Koen Theys vit et travaille à Bruxelles. Exposé dans de nombreuses galeries, il participe à plusieurs expositions de groupe comme Confrontatie-Confrontaties au Musée d'Art Contemporain de Gand en 1988, Transito en 1991 au Palais des Beaux-Arts de Bruxelles et à Madrid Ceci n'est pas une pomme, Fondation Carlos de Amberes. Il reçoit le 1° Prix du Filmfestival for young filmmakers à Bruxelles en 1985, le Prix Arcanal III° Festival de la Vidéo et de la Télévision à Montbéliard en 1986, le Statesprize for Plastic Arts en 1987 et le prix du jury au Festival Videologia à Volvograd en Russie en 2006.

Nadine Labedade

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