Partir

Château Royal de Blois

06/10/2016
12/12/2016

À l’occasion des Rendez-vous de l’histoire 2016, le Frac Centre-Val de Loire inaugure sur l’invitation et en partenariat avec le CAUE de Loir-et-Cher, son programme d’expositions 2016-2017 au Château Royal de Blois.

Le thème « Partir » des Rendez-vous de l’histoire 2016, trouvera dans cette exposition éponyme une résonance marquante au travers d’oeuvres d’artistes et de projets d’architectes de la collection Frac Centre-Val de Loire qui interrogent depuis les années 1950 le devenir nomade de l’Homme des 20e et 21e siècles.

L’exposition se conclut par une mise en perspective de la question de la mobilité dans nos mondes contemporains sous la forme d’une carte blanche au collectif PEROU, notamment remarqué pour son action dans la « Jungle » à Calais. Elle présente en parallèle une sélection de projets conçus dans le cadre du concours d’architecture « Petites machines à habiter » (CAUE de la Sarthe).

Si, dès les années 1920, apparaissent les premières recherches sur la maison transportable, c’est à partir des années 1950 que la question de la mobilité dépasse le seul champ de l’expérimentation architecturale pour devenir une préoccupation majeure en Occident : de la conquête spatiale au « caravaning », c’est toute une société qui aspire alors à de nouveaux modes de vie et se rêve, à l’aube du vingt-et-unième siècle, hors-sol et en mouvement. Des projets visionnaires et anticonformistes apparaissent alors, tant pour les activités de loisirs que pour l’habitat. Toutes ces démarches pensent le refus de l’ancrage permanent comme un moyen d’émanciper l’individu.

Aujourd’hui, à côté de la figure du traveller sans attache ou du vacancier hédoniste, ressurgit celle du campeur post-apocalyptique héritée de la guerre froide, et qui prend maintenant les traits pluriels du réfugié contemporain (politique, économique, climatique...). Tandis que la catastrophe se fait quotidienne, et que l’état d’urgence s’annonce plus structurel que conjoncturel, l’abri d’urgence semble bien devenir le mode d’habiter de demain : situationnel, temporaire et périssable.

Croire que la forme et son design puissent résoudre nos problématiques d’habiter le monde serait encore une fois rêver des solutions miracles. Ne faut-il pas se rendre enfin à l’évidence qu’il n’y a point d’architecture sans son monde. Alors, dans cette nouvelle mobilité planétaire, subie plus que voulue, à quoi devrait ressembler nos architectures de proximité ?