Justus Dahinden

Architecte (1925)

Architecte suisse basé à Zürich, Justus Dahinden s’oriente dès les années 1950 dans une critique du fonctionnalisme, explorant les voies d’une architecture renouant avec l’essence spirituelle et sociale de l’homme. Contemporain d’Archigram et des Métabolistes Japonais, Dahinden synthétise dans ses projets le rêve futurologique d’une époque, déployant les technologies les plus avancées au service du bien-être et de la communication. Ainsi ses différents projets de « Ville colline » et de « ville Loisirs » offrent un modèle d’urbanisme entièrement dédié à la mobilité des hommes. L’espace public s’organise comme une structure « ouverte et disponible », dédiée à l’organisation d’événements culturels et festifs. Les structures légères du nomadisme oriental croisent ici l’imagerie pop occidentale et les cellules autonomes d’habitat, entièrement préfabriquées, viennent s’agréger à la macrostructure au moyen d’une grue. Les nombreux projets utopiques de Dahinden servent toujours sa recherche de solutions pragmatiques et constructibles, comme en témoignent les nombreux édifices qu’il construit tout au long de sa carrière, en Suisse comme à l’étranger, notamment la série de logements TRIGON en 1975. Dahinden est également une figure importante du débat architectural international, menant une intense activité de critique dès les années 1960 et participant au GIAP fondé par Michel Ragon (1965). Son livre Urban Structures for the Future (1972), l’un des premiers à réunir les projets les plus prospectifs de l’époque en matière d’urbanisme et d’habitat, contribuera à unifier toute une génération d’architectes sous la bannière de l’avant-garde.

Aurélien Vernant

partager sur ou