Guy Rottier

(Sumatra & France, 1922 - 2013)

La Biennale d’Architecture d’Orléans rend hommage à l’une des figures artistiques et architecturales les plus originales de la seconde moitié du XXe siècle : Guy Rottier. Réunissant plus de cent cinquante dessins, photographies et maquettes conservés par le Frac Centre-Val de Loire, cette exposition est la plus importante rétrospective jamais consacrée à l’architecte. Elle témoigne de la relation forte entre Guy Rottier et cette institution, qui depuis plus de vingt ans, oeuvre à la diffusion et à la reconnaissance internationale de cette personnalité hors du commun. Cette exposition a également valeur de manifeste. En s’inscrivant dans le sillage d’une oeuvre ouverte, mutante et braconnière pour entamer son nouveau périple, le Frac Centre-Val de Loire trace ici la ligne que suivra la Biennale d’Architecture d’Orléans : celle de l’errance. Avec un style insolite, fulgurant et sans compromis, Guy Rottier entendait renouveler radicalement le langage architectural au même titre que les modes d’habiter. Sans jamais faire système. Espiègle, fantasque, libre, Guy Rottier a défendu sa vie durant une approche de l’architecture plus joueuse que divertissante, plus enfantine que puérile, défiant toutes les lois – celles de la tradition comme celles de la gravité – pour instiller dynamisme et mouvement dans l’ordre trop sclérosé de ce monde : « les hommes construisent, d’autres envahissent, s’installent, démolissent puis reconstruisent. C’est le même homme, architecte par nature qui, jusqu’à l’apocalypse, bâtit, efface et recrée une agglomération, un quartier, une maison. Parce que tout change… parce que tout doit changer : le relief du monde, la nature des choses, la maison de l’homme ». (Guy Rottier)