Chanéac (Jean-Louis Rey)

(France, 1931-1993)

Chanéac défend une architecture organique, évolutive et mobile par l’implantation de cellules individuelles. En 1967, il développe le projet de Ville alligator , dont le principe consiste à soulever la trame de circulation pour créer un espace entre elle et le sol naturel. Il s’agit alors de mettre les « entrailles » de l’organisation urbaine en évidence en les soulevant du sol pour en déduire la forme et la structure même de la cité. Agrippée à de grandes arches qui transforment le paysage urbain en collines artificielles, la cellule plastique industrialisée constitue l’unité de base d’un habitat flexible et mobile ouvrant désormais à un espace relationnel et organique. Les circulations y jouent un rôle d’interface, à l’instar des pores de la peau. Comme le reptile, la structure permet de passer d’un milieu à un autre. En cela, le projet participe de l’effort d’expansion de l’architecture vers de nouveaux environnements dans les années 1960. Il s’inscrit dans ce que le critique français Michel Ragon nommait « l’urbanisme futurologique ».