Conçue à Aubervilliers entre 1975 et 1986, « la Maladrerie prolonge l’expérience ivryenne sur un terrain de 9 hectares, plus vaste mais plus simple. À la frange de la commune, pas loin de son centre, il s’agissait de remplacer un quasi bidonville par un quartier résidentiel d’un millier de logements, où étaient prévus quelques modestes équipements de quartier : des commerces de proximité, un petit centre culturel, les salles d’un foyer de personnes âgées, une maison de l’enfance. (…) Le projet joue la carte de la continuité d’un lieu public piéton, sans référence à un découpage en îlots. L’implantation des bâtiments constitue des espaces d’échelles très différentes, de la minuscule courette au jardin public, des places ouvertes sur les rues périphériques à des enclos préservés, presque secrets, installés parfois en surplomb du terrain naturel. La Maladrerie, dont les formes s’écartent délibérément de l’image-stéréotype de la rigide construction HLM, ne se veut pas pour autant en rupture avec le contexte de la ville (…) : partout où cela est possible, les constructions nouvelles s’accolent aux immeubles existants, effacent du paysage urbain leurs mornes mitoyens aveugles. » (Renée Gailhoustet)