Andrault & Parat

Architectes

Contre l’aridité formelle engendrée par l’architecture fonctionnaliste de l’après-guerre, Michel Andrault et Pierre Parat revendiquent dès la fin des années 1950 une approche plasticienne de l’espace et envisagent la forme comme un véhicule de l’émotion. L’expressionnisme et la virtuosité des dessins de Pierre Parat se traduisent dans l’ordre architectural par un jeu sculptural d’espaces et de volumes imposants, qualifié dès 1963 d’architecture-sculpture par le critique Michel Ragon. L’œuvre prolifique de l’agence affirme un souci constant pour l’usager au travers d’un modernisme libéré de la poutre métallique et du cube. Les matériaux comme la brique, l’acier, le verre et le béton sont mis au service de compositions riches et innovantes, notamment dans l’espoir d’attribuer une nouvelle qualité de vie au logement collectif. Ils construisent plusieurs résidences pyramidales en proposant une disposition d’unités en terrasses (Immeuble Pyramide, Villepinte, 1969 ; Les Pyramides, Evry, 1972-81) ou de jardins en gradins (Gradins-Jardins, Meylan, 1974-77). Ils réalisent également de nombreux projets de tours où des modules suspendus s’agencent autour de mats d’accrochages monumentaux (Faculté de Tolbiac, Paris, 1971 ; Tour Totem, 1976-78), évoquant les projets des métabolistes japonais.

Diplômés de l'Ecole Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris en Urbanisme, les architectes Michel Andrault (1926-2020) et Pierre Parat (1928-2020), également diplômé de l’Université de Lima, créent l’agence Andrault & Parat en 1957, à l’issue du concours international pour la Basilique de Syracuse dont ils sont lauréats. Ils réalisèrent de nombreux projets en Île-de-France et à Paris, notamment dans le quartier de La Défense (Tour Kupka, Paris, 1992 ; Tour Séquoia, Paris, 1989-90…) ou encore le Palais Omnisport de Paris-Bercy (1979-84), pour lequel ils reçurent le Grand Prix National de l’Architecture en 1985. Plusieurs de leurs projets phares des années 1960 sont implantés en région Centre (La Chancellerie, Bourges, 1960-63 ou l'usine de faïences Cérabati, Châteauroux, 1961-62).

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