Massinissa Selmani

(Algérie, 1980)

L’artiste Massinissa Selmani vit et travaille à Tours depuis 2005. Sa démarche repose sur la conception du dessin comme première forme documentaire et sur l’exploration des principes de fabrication des images et des récits. Pour la Biennale, il s’intéresse à la capacité de la maquette à devenir une fiction et une archive, avant même l’exécution de la commande d’un bâtiment. L’artiste part de la spéculation étonnante qui s’est développée sur Internet autour de projets prévus en Algérie, en attente à cause d’un retard des travaux. Les modélisations 3D des projets, officielles ou pas, se mêlaient à d’autres immeubles en construction à l’étranger, l’ensemble formant une archive visuelle à la fois réelle, fantasmée, voire imaginaire. Selmani formalise ce processus de spéculation en élaborant lui-même une archive fictionnelle qui s’appuie sur des projets africains dont il ne révèle pas le contexte. Les trois maquettes finales sur socle ou accrochées au mur ont pour intention de déconstruire la table de l’architecte et rendent compte de ces récits ouverts. Selmani juxtapose et superpose des fragments autonomes – impressions 3D, fascicules promotionnels fictifs et dessins – sur des supports de calque ou de plexiglas qui forment alors un contrepoint que chacun est à même de déchiffrer.