Jozef Jankovič

(Slovaquie, 1937-2017)

Artiste slovaque basé à Bratislava, Jozef Jankovič développe à la fin des années 1950 une pratique de sculpteur ouverte à l’architecture et à l’espace public, qui lui assure rapidement la notoriété. Devenu « indésirable » après le Printemps de Prague et l’instauration d’un régime dit de « normalisation », Jankovič est exclu de l’Union Nationale des Artistes. En 1972, il réalise une première série de projets architecturaux dystopiques qui se réfèrent de manière ironique au commencement du processus de normalisation en Tchécoslovaquie. Dessinées à l’encre noire sur papier blanc, quatre vues d’intérieurs fermés suggèrent une atmosphère d’oppression. La série présente des lieux d’isolement, de tortures et d’interrogatoires, des cellules de prison ou des salles d’attente dans des bâtiments d’une administration publique bureaucratisée, où les citoyens seraient réduits à des numéros. Jusqu’en 1987, il réalisera plusieurs centaines de dessins de visions urbaines traversées par une ironie froide et marquées du sceau de l’idéologie totalitaire. Réalisés informatiquement, ces dessins font de l’artiste un des pionniers de l’art numérique.