Les cellules polyvalentes ouvrent une réflexion nouvelle sur la modularité en architecture. Laissant à l’usager la possibilité de remodeler son intérieur, Chanéac est convaincu de la nécessité d’une industrialisation totale, permettant de réduire les coûts tout en augmentant la productivité. Il expérimente à cet effet différents matériaux et procédés. Excluant toute recherche formelle, la première étude de cellules polyvalentes (1958-1960) consistait en cellules de forme parallélépipédique, industrialisées et normalisées, acheminées par route, susceptibles d’être montées en deux heures. Il découvre ensuite les possibilités architecturales des matières plastiques et notamment les thermodurcissables armés de fibres de verre, dont il espère tirer le lyrisme nécessaire pour s’opposer à la pauvreté plastique et à l’uniformité architecturale de son temps. Chanéac propose un agencement de cellules polyvalentes à coque plastique, assemblées les unes aux autres sans pièce de raccordement. Toutes identiques, symétriques, les cellules sont ouvertes sur leurs quatre faces puis obstruées par des éléments présentant des ouvertures de différentes formes, de façon à créer des fenêtres et des portes. Chanéac joue sur la diversité des ouvertures pour créer un univers visuel varié et séduisant. L’habitat devient désormais un organisme vivant : des cellules d’espace de séjour prolifèrent et évoluent librement autour de celles destinées aux fonctions traditionnelles (cuisine, sanitaires).