Est-il encore possible d’être un étranger ?

L’objet de cette journée veut contribuer à explorer les vertus de l’étrangéité, dans quelque situation que ce soit. Quel étranger peut-on vouloir devenir ?

Nous proposons alors une réflexion sur le thème suivant : il est nécessaire d’être étranger. Non seulement l’étrangéité est une condition indispensable de l’humanité, mais encore il peut-être requis d’apprendre à «faire figure d’étranger» pour préserver l’altérité, mais aussi la critique.

Une telle orientation pour une journée de travail au Frac Centre-Val de Loire repose sur une ligne générale : donner de la latitude à l’écart et à la possibilité d’œuvrer ensemble à partir d’horizons différents en l’occurrence ici celui de l’architecture dans sa relation aux autres disciplines. Car en effet, le propre de l’architecture est de créer de l’extranéité en permanence. L’architecture soulève les poids, détermine les limites, requalifie des nouveaux vides dans les vides disponibles et, surtout dirions-nous, installe le paysage. En installant le paysage l’architecture tente de résoudre un paradoxe : d’une part, la nécessaire mise à distance du monde pour nous mettre à l’abri ; d’autre part, l’impossibilité d’être autrement que partie prenante du monde pour en construire les narrations.

Coordination scientifique : Abdelkader Damani et Christian Ruby