Jan Voss

Artiste (1936)

Après des études à l'École des Beaux-Arts de Munich entre 1956 et 1960, le peintre allemand Jan Voss s'établit définitivement à Paris. Si ses toutes premières toiles, par leur écriture rapide et incisive autant que par l’aspect des fonds, se rapprochent du graffiti, un désir de narration conduit alors l'artiste à des œuvres composées en bandeaux selon une division cloisonnée mettant en scène des personnages dans des situations non explicites (Des mots en l'air, 1963). A la fin des années 1960, c'est à la Figuration Narrative qu'il se rattache par la présence de figures, de signes et petites saynètes. Il abandonne là la composition en bandeaux pour une mise en page apparemment plus désordonnée où les personnages se groupent en fonction d'épisodes courts et ironiques que l’on peut parfaitement décrire et interpréter (Lecture pour tous, 1968). Dans les années 1970, les signes flottants sur la toile valent pour eux-mêmes et ont abandonné toute signification particulière ; les hiéroglyphes s’éloignent de leur référence concrète, s'enchevêtrent sur les fonds blancs et saturent de plus en plus l'espace par une grande densité des signes. Sans titre, œuvre acquise par le FRAC Centre, est l'expression de ce moment charnière dans l'œuvre du peintre qui cherche ici une légèreté et une liberté du geste au travers de tortillons allant dans tous les sens et occupant la surface « all over ». Voss utilise alors la technique du collage et de l’assemblage ; il associe, imbrique, lie des signes, rassemble des fragments de toiles non abouties et intègre des matériaux à partir de la fin des années 1980 ce qui le conduit à la réalisation de sculptures qui, telles des « bornes » comme les nomme l'artiste, superposent et entassent les éléments. La première rétrospective de l'œuvre de Jan Voss, À portée de vue, est organisée au musée d'Art moderne de la Ville de Paris en 1978. Depuis, une monographie de Yves Michaud est parue en 2001 et de nombreuses expositions ont permis de saisir l'envergure de l'oeuvre prolixe de cet artiste sculpteur, dessinateur, graveur, céramiste, et scénographe (Dunkerque, 2002 ; Sens, 2008 ; Toulon, 2010).

Nadine Labedade

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