Claude Viallat

Artiste (1936)

Claude Viallat, né en 1936 à Nîmes, est l'un des artistes à l'origine du mouvement Supports/Surfaces créé en 1970. Dès le milieu des années 1960 avec Louis Cane, Marc Devade, Daniel Dezeuze, Patrick Saytour et André Valensi, il va mettre en œuvre une critique théorique et pratique du tableau traditionnel. « Une toile – pièce – seule n'est rien, c'est le processus – système – qui est important » écrit Viallat dans Fragments publié en 1976. Ces artistes vont entreprendre une déconstruction de l'espace pictural afin de révéler les impasses et les limites de la représentation. « Dezeuze peignait des châssis sans toile, moi, je peignais des toiles sans châssis et Saytour, l'image du châssis sur la toile. » (Claude Viallat). Ils peignent des motifs répétitifs, des aplats de couleur aux formes aléatoires, ils découpent, tressent, plient, froissent… La couleur déborde la structure figée de la toile traditionnelle pour atteindre le cadre et casse ainsi le rapport classique support-surface. C'est en 1966 que Claude Viallat adopte son « procédé d'empreinte » qui lui permet de répéter systématiquement une forme identique et indéfinie sur de la toile libre débarrassée de son châssis et non apprêtée. « C'est dans le geste même de la couleur que la peinture se produit sans le moyen terme de l'imitation. » Cette technique se prête volontiers à l'édition de multiples, à la répétition de l'empreinte, du pochoir, sorte de « haricot » ou de palette que l'on retrouve dans la lithographie sur toile, L6, et qui, dès lors, devient sa marque. Viallat utilise toutes sortes de supports souples, exploités pour leur mobilité, leur format comme leur matière et leur capacité à se plier : draps, textiles usagés, filets, bâches, parasols, stores à franges. Il réalise aussi des objets, simples assemblages liés à la notion jubilatoire du bricolage, tous construits à partir de divers matériaux de récupération (bois flottés, morceaux de tissus éparpillés..). C'est après des études à l'école des Beaux-Arts de Montpellier puis à l'École des Beaux-Arts de Paris (1962-1963) que Viallat s'installe à Nice, où il enseigne à l'école des Arts décoratifs. Il expose très tôt des œuvres qui remettent en cause le support et l'outil, la figure et du fond, les rapports de tension entre les formes et leur support. Depuis, les œuvres de l'artiste ont été exposées dans la plupart des centres d'art d’Europe, d’Amérique et d’Asie et figurent dans la plupart des grandes collections publiques et privées.

Nadine Labedade

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