Patrick Van Caeckenbergh

Artiste (1960)

Né en 1960 à Alost en Belgique, l’artiste belge Patrick Van Caeckenbergh crée un univers très singulier, relevant à la fois de l'encyclopédique et de l'autobiographique, et dans lequel le corps et l’environnement familier de l’artiste en constituent le point central. Assemblage, collage, télescopage, accumulation et bricolage sont les procédés qu'il utilise de manière récurrente ; il fait dialoguer textes et images de publications populaires et scientifiques du XIXe siècle par exemple, convoque des personnages tirés de la littérature, tels Bouvard et Pécuchet de Flaubert, Mr Teste de Valéry, Kardinal Pölätüo de Stephan Themerson, L’Idiot de Dostoievsky ou encore Ali Baba. Dada dans l'âme, conceptuel dans la conception systémique de son œuvre, il se fait anthropologue, chercheur, encyclopédiste, biologiste et naturaliste et invente un monde où se côtoient l'infiniment grand et l'infiniment petit, un monde qui hybride les règnes animal, végétal et minéral. Cette connaissance est cependant pour lui un vaste système de consommation, de digestion et de rejet (Zodiaque, 1994). Ses œuvres vont du collage à la sculpture en passant par la collection (Le Clapier, 1999 ; Collection de peaux, 1990) ou la vidéo. Le collage Den Kackenberg I (1990) retrace l'étymologie du nom de l'artiste tandis que De Klonter (FRAC Centre) accumule des papiers sous un cadre de verre. La sculpture La Tombe (1986-1988) présente six nains portant une boîte de crayons de couleurs ouverte à l'image d'un toit. L’intérêt de Patrick Van Caeckenbergh pour l’architecture, qui a étudié l’histoire de l’architecture à l'École supérieure d’Eindhoven en 1984-1985, se retrouve dans nombre d'œuvres, dont Le trou de souris, sorte de terrier transformé en gîte pour la pensée et Living box, abri précaire utilisé réellement par l’artiste pour y vivre entre 1980 et 1984, un équivalent de la coquille de l'escargot ou de la tortue, deux animaux qui peuplent son univers (La Tortue, 1990). Le Chapeau ! ou le Landeau sont également dans son œuvre des métaphores de l'extension du corps et des habitats potentiels dotés de tout le nécessaire de survie. Reconnu internationalement, le travail de Patrick Van Caeckenbergh a fait l'objet d'expositions monographiques en France, au Carré d'art de Nîmes en 2005 et à la Maison Rouge en 2007.

Nadine Labedade

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