Jean-Olivier Hucleux

Artiste (1923 - 2012)

Suite à une expérience de retoucheur-photo entre 1940 et 1945 et l'exercice de différents métiers, Jean-Olivier Hucleux (1923-2012) se remet à l'art en 1968. Son nom est révélé à l'occasion de la Documenta V à Cassel en 1972, Enquête sur la réalité - Imageries d'aujourd'hui, lors de laquelle il expose la série numérotée des Cimetières entamée en 1971. Ce sont des tableaux de grand format où se lit déjà sa totale maîtrise d'une technique minutieuse dont il garde le secret et qui a été assimilée à l'hyperréalisme. Le travail sur les Portraits peints auxquels se voue Hucleux dès 1974 pose le problème des limites de la représentation et affronte la question de l'imitation des formes. La mine de plomb sur papier représentant un portrait de Joseph Beuys, avec les 11 portraits d'artistes réalisés en l'espace de deux ans pour la Galerie Beaubourg à Paris (Étienne Martin, Jean Le Gac...) questionnent le travail du peintre assimilé à la copie. Hucleux, qui utilise des photographies d'artistes, dont celle d'Alice Springs dans le portrait de Beuys, traite l'écart qui existe entre le modèle vivant et le cliché, entre la représentation et le modèle photographique. « Ce qui m'intéresse c'est de peindre comme les anciens, c'est-à-dire transmuer l'objet et lui donner vie. Donner vie sur la planéité, ce n'est pas rien parce qu'il faut être toujours en dehors de l'anecdote. C'est le secret de la peinture pour moi. Quand on donne vie à ce que l'on fait, une vie qui vit de sa propre substance, tout ce qui est anecdotique est alors évacué. » Plus tard, il portraiture des anonymes saisis dans leur décor intime avec la neutralité d'un constat sociologique (Les Jumelles, 1978-79) et en 1990 il entame la série des Squares dessinés à l'encre de Chine sur l'envers d'une toile carrée de 2 x 2 mètres. Une rétrospective lui a été consacrée en 1979 au Musée National d'Art Moderne.

Nadine Labedade

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