Gérard Gasiorowski

Artiste (1930 - 1986)

Après des études d'arts appliqués entre 1947 et 1951, Gérard Gasiorowsky (1930-1986) s'engage dans la peinture. Il interrompt cependant son activité en 1953 pour la retrouver plus tard en 1964 avec une série de toiles Approches (1964-1970). Revendiquant un retour de l’image dans la peinture, il s'inspire de photographies qu'il trouve chez l’éditeur Delpire où il est documentaliste. Assimilé au courant de l'hyperréalisme, il les reproduit avec virtuosité en noir et blanc sous la forme de séries de toiles dans lesquelles se dégage une forme d' « inquiétante étrangeté ». C'est avec la série des Croûtes (1971-73) qu'il opère une première rupture radicale, série dont il dira qu'elle « fut mon premier délire, à ce point délirant que j'en fus effrayé » : il recourt à un vocabulaire du mauvais goût pour critiquer la virtuosité en peinture, dénonçant la fascination que les artistes vouent à la matière, dénonçant également le marché de l'art. Avec la série Albertines (1971-72), parodie des portraits photographiques, puis avec La Guerre (1975), il invente des fictions qui cherchent à faire disparaître la peinture et à détruire l'idéologie des avant-gardes. Durant ces années, il poursuit un questionnement sur l'acte de peindre avec les Fleurs (1971-82), genre méprisé, et celle des Amalgames (1973-82). Cette démarche aboutira à l'AWK (1976), une anagramme de son nom (Académie Worosis Kiga), une académie imaginaire dirigée par un tyran. D'autres fictions, comme celle de Kiga (1976-83) donnent lieu à des séries de peintures, dessins, objets peints et sculptures organiques questionnant les fondements et la pureté de la peinture. La dernière partie de l’œuvre s'inspire de références, de Lascaux à Manet en passant par Rembrandt. De ce dernier, il tirera une série de 16 tableaux, La ligne indéfinie, dont le Bœuf écorché acquis par le FRAC Centre est la 13ème toile. Réapparaît alors la signature de l'artiste sous les lettres GXXS (Gasiorowski xxe siècle). La première exposition de Gasiorowsky à la Galerie Maeght est organisée en 1981 puis le Musée d'art Moderne de Paris lui consacre une magistrale exposition en 1983 alors que sa première rétrospective est présentée au musée national d'Art moderne à Paris en 1995.

Nadine Labedade

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