André-Pierre Arnal

Artiste (1939)

Né à Nîmes en 1939, André-Pierre Arnal développe une double activité de peintre et d'écrivain. Cette dernière est nourrie par le métier d'enseignant de français qu'il pratique durant plus de trente ans. Il se forme aux arts plastiques à l'école des Beaux-Arts de Montpellier, découvre Matisse, les peintres abstraits américains et Paul Klee. Ce goût pour la peinture, pour l'expérimentation et pour l'écriture se traduit dans des œuvres picturales qui explorent nombre d'opérations plastiques et dans près de deux cents « livres uniques » qui associent textes poétiques calligraphiés et compositions abstraites, dont Lignes de mains, réalisé en 1990 pour l'exposition « Supports/Surfaces le bel âge » au château de Chambord. Après ses premiers Monotypes des années 1960, Arnal se consacre à des séries de pliages sur toile qui le rattachent aux préoccupations du groupe Supports/Surfaces : décomposer et analyser conceptuellement et plastiquement les composantes de l'œuvre d'art. Plutôt que d'intervenir sur le support par des lignes et des signes, l'artiste intègre la toile même dans le processus de création de l'œuvre. Il la plie, la froisse, la ficelle. Résultent de ces manipulations empiriques des structures et des trames qui font fusionner surface, couleur et « motif ». L'artiste explore alors une grande variété de supports (toile de coton, ardoise d'écolier) et de techniques allant du pochoir au collage, en passant par le froissage, le fripage et l'arrachement dans les années 1980. Avec méthode, il groupe chacune de ces opérations en séries spécifiques de travaux. Dans les arrachements, qui proviennent du retrait d'un tissu appliqué jusqu'à son séchage sur une surface préalablement peinte, le support, la couleur, les couches, l'acte d'arrachement sont pensés comme des événements dynamiques qui produisent le tableau. Celui-ci devient alors la trace, non retouchée, de sa genèse. Viennent ensuite les déchirures obliques, les manipulations de cartes routières qui conduisent à des œuvres plus complexes. Le travail de André-Pierre Arnal est régulièrement exposé depuis les années 1960 et nombre de ses œuvres appartiennent à de grandes collections publiques.

Nadine Labedade

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