Pierre Alechinsky

Artiste (1927)

Né en 1927 à Bruxelles, Pierre Alechinsky est un peintre et écrivain qui s'adonne à de nombreuses expériences formelles : lithographie, céramique, illustration, décoration, affiches, etc. Il suit d'abord aux Arts Décoratifs de Bruxelles (La Cambre) une formation d'illustration du livre et de typographie et se lie d'amitié avec des artistes, des écrivains et des poètes. Illustrateur de livres dès l'âge de 21 ans, il exécute à la même époque  ses premières lithographies et eaux-fortes. La création réside pour lui dans un rapport indissociable entre l'écriture et la peinture. En 1949, il intègre le mouvement Cobra qu'il quittera en 1951 pour s'installer à Paris et étudier la gravure, technique à travers laquelle il prend conscience de la relation main droite/main gauche dans son travail. En 1955, après sa première grande exposition au Palais des Beaux-Arts de Bruxelles, Alechinsky entreprend un voyage d’étude de la calligraphie au Japon au cours duquel il réalise le film Calligraphie japonaise. Depuis les années 1960, de nombreux signes et figures fabuleuses se répètent et se confrontent sur toutes ses toiles composées à partir d'une image centrale peinte sur papier (ensuite marouflé sur toile) qu'il entoure de « remarques marginales » ressemblant à une bande dessinée. Dans les années 1980, le construction des toiles s'inverse : la couleur qui occupe les marges cerne une image centrale noire et grise, réalisée à l'encre pour lavis. En 1989, Alechinsky visite la maison-musée de Balzac à Paris et y découvre tout à la fois les objets familiers de l’écrivain et son Traité des Excitants Modernes. Publié en 1839. L'œuvre d’Alechinsky accompagne le texte de Balzac de quatorze vignettes travaillées en taille directe sur linoléum, et de deux séries d’eaux-fortes, l'une de sept en noir et blanc et l'autre de huit en couleur. Pour ce projet proche de l’illustration, Alechinsky prend appui sur les métaphores du langage sans jamais chercher à concurrencer le texte. Les volutes de plus en plus riches de ses gravures rappellent que les excitants tuent autant qu'ils tentent, que la vie comme l'art sont à la recherche de puissantes émotions. L’ouvrage comprend aussi une postface de Michel Butor, intitulée « Scènes de la vie excitantes ». Professeur à l'École Nationale Supérieure des Beaux-Ars de Paris dans les années 1980, Pierre Alechinsky a publié de nombreux livres dont Titres et pains perdus, Baluchon et ricochets et Des deux mains (2004). De très nombreuses expositions jalonnent sa carrière depuis 1955 : en 1977, rétrospective au Carnegie Institute, à Pittsburgh ; en 1987 au Guggenheim Museum (New York) ; en 1998 à la galerie nationale du Jeu de Paume et, en 2007, aux Musées royaux de Bruxelles pour une rétrospective .

Nadine Labedade

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